PFAS dans notre eau potable: Un vrai danger?

Publié le 23 novembre 2022 Dernière mise à jour le 02/10/2023

Le paradoxe : L’eau du robinet contient trop de PFAS (substances perfluoroalkylées; appelées aussi PFC ou composés perfluorés), mais “il n’y a aucune contre-indication vis-à-vis de sa consommation”. Selon la SDEA (le Syndicat des Eaux et de l’Assainissement), vous pouvez boire l’eau du robinet en toute sécurité. Et pourtant, à plusieurs endroits, l’eau potable française contient un taux de polluants PFAS plus élevé que le taux prescrit par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

Progrès ou pollution?

Ce qui était, le siècle dernier, une belle invention et un symbole de progrès industriel, est aujourd’hui devenu un fléau environnemental. Les PFAS comprennent plus de 4700 produits chimiques utilisés dans une grande variété d’industries et de produits de consommation. Lubrifiants, poêles en teflon, peinture, emballages alimentaires, revêtements anti-adhésifs, mousses extinctrices, textiles résistants à l’eau, maquillage… leur propriétés durables en font des produits utiles, mais cette durabilité a un prix: ils ne se décomposent pas. Ils persistent dans l’environnement. En raison des déchets et des émissions industrielles et autres, les PFAS polluent le sol, l’air, les eaux souterraines et les eaux de surface où est puisée notre eau potable. Ils ne sont pas appelés «forever chemicals», ou «polluants éternels» pour rien.

Un danger pour notre santé

Le fait que les PFAS sont nocifs pour la santé est apparu peu de temps après leur invention. Dans les années 1950, des études effectuées par 3M (un des plus grands producteurs mondiaux de composés perfluorés) montrèrent que ces produits chimiques s’accumulent dans le sang. Dans les années qui suivent, d’autres études réalisées sur des animaux par 3M et DuPont démontrent que ces substances sont dangereuses pour la santé. Mais ces entreprises cachent les résultats de leurs recherches.

Plus tard, vers la fin des années 1980, les travailleurs d’une usine chimique de DuPont se sont avérés avoir un risque de leucémie et de cancer du foie supérieur à la moyenne. Ce scandale a été raconté dans le film Dark Waters, qui expose les pratiques négligentes de DuPont et l’histoire vrai de l’avocat qui a risqué sa carrière pour défendre les victimes: les personnes vivant autour de l’usine, dont l’eau potable avait été contaminée par le PFOA, un produit toxique utilisé pour fabriquer les poêles teflon.

Aujourd’hui, de nombreuses recherches sont encore en cours sur les effets des PFAS sur notre santé. Ces études ont conclu que les PFAS impactent négativement le système immunitaire , sont liés a un risque accru de maladies cardiovasculaires, et sont aussi associées à des problèmes reproductifs et hormonaux.

En France, nous ingérons trop de PFAS. Selon une enquête de Santé Publique France, 90% des PFAS auxquels nous sommes exposés proviennent de l’alimentation (en particulier les poissons, viandes, charcuteries et plats composés) et de l’eau potable. Le reste vient de l’utilisation de matériaux contenant des PFAS lors de travaux de loisir ou de bricolage.

Sommes-nous contaminés?

C’est malheureusement le cas. Les PFAS s’accumulent dans l’environnement mais aussi dans nos corps. En France, il n’existait longtemps aucune étude pour estimer le niveau d’imprégnation de la population générale. Depuis 2011, certaines enquêtes ont été accomplies. La plus récente, conduite pour le Programme national de biosurveillance entre 2014 et 2016, a trouvé 17 types de PFAS dans le sang de 249 enfants de 6 à 17 ans et 744 adultes de 18 à 74 ans. Les plus importants étaient le PFOA et le PFOS.

Faut-il réduire l’utilisation de ces substances?

Le rapport détaillé de 2008 de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a minimisé les éventuels problèmes de santé reliés aux PFAS, disant qu’il était peu probable que les PFAS aient un impact nocif sur la santé de la population générale. Toutefois, dans son rapport de septembre 2020, l’EFSA a changé de ton et a souligné les dangers de ces substances, en particulier pour les enfants, avec la demande urgente de resserrer les directives sur l’eau potable. L’EFSA fixe une limite de consommation (dose hebdomadaire tolérable) de 4,4 nanogrammes par kilogramme de poids corporel par semaine pour les quatre PFAS les plus courants : l’acide perfluorooctane sulfonique (PFOS), l’acide perfluorooctanoïque (PFOA), l’acide perfluorononanoïque (PFNA) et l’acide perfluorohexane sulfonique (PFHxS).

Au niveau Européen, deux valeurs limites ont été décidées pour les PFAS: 0,1 nanogrammes par litre pour les 20 PFSA plus communs, et 0,5 nanogrammes par litre pour les 4700 PFAS. La nouvelle dose hebdomadaire tolérable n’a pas encore été utilisée pour créer une valeur limite applicable à l’eau potable, mais des calculs préliminaires indiquent une valeur d’environ 4 nanogrammes par litre d’eau. [ref: https://toxicologie.nl/en/report-on-the-autumn-meeting-2020-everything-you-always-wanted-to-know-about-pfas/]

Analyses PFAS en France

Malheureusement, en France, nous sommes souvent bien au-dessus de ces limites proposées. Le Rapport sur la campagne nationale d’occurrence des composés alkyls perfluorés dans les eaux destinées à la consommation humaine a trouvé une concentration on PFAS de 156 nanogrammes par litres dans certains échantillons d’eau traitée. Pour le PFOA, on trouve jusqu’à 12 nanogrammes par litre, et pour le PFOS, 22 nanogrammes par litre.

L’autre problème est que ces valeurs et analyses se limitent à quelques PFAS, alors qu’il y en a plus de 4000 en utilisation. Ceci veut dire qu’il y a probablement bien plus de substances nocives dans l’eau, mais celles-ci ne sont pas analysées.

Comment réduire le taux de PFAS dans l’eau potable?

Pour l’instant, il est difficile d’enlever ces substances de l’eau. La plupart des techniques de purification de l’eau utilisée par les centres de potabilisation ne sont pas capables de les éliminer. Les seules techniques qui fonctionnent sont l’absorption du charbon et l’osmose inverse. Mais ces techniques sont chères et utilisent beaucoup d’énergie. À cause de cela, nous sommes encore loin de limiter le taux de PFAS dans l’eau du robinet.

Les PFAS sont considérés comme un risque émergent en Europe par l’Agence européenne pour l’environnement. L’utilisation et la production de PFAS a causé la contamination de sources d’eau potable dans plusieurs pays d’Europe, la France inclue. Des enquêtes de biosurveillance humaine ont détecté une gamme de différents PFAS dans le sang de citoyens européens. À cause du grand nombre de produits chimiques PFAS, un cadre d’évaluation et de gestion des risques substance par substance n’est pas adéquat pour éviter les risques que posent ces produits, individuellement ou en combinaison. C’est pour cela que l’Agence européenne pour l’environnement a suggéré des actions de gestion préventive des risques et promu l’utilisation de produits qui sont “sains et circulaires” pour aider à limiter la pollution future. Pour l’instant, ceci ne sont que des propositions, et entretemps la production de PFAS polluants continue.

Pour le moment, reste à nous la tâche d’éliminer les PFAS de notre eau potable. La bonne nouvelle? Le filtre ZeroWater élimine les substances nocives de l’eau du robinet, telles que les PFAS (PFOS/PFOA), le glyphosate, le chlore et le calcaire. Jetez un œil à notre boutique en ligne.